Pour de la drogue, plus de repos éternel dans les cimetières de Goma en RDC

Article : Pour de la drogue, plus de repos éternel dans les cimetières de Goma en RDC
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2 octobre 2019

Pour de la drogue, plus de repos éternel dans les cimetières de Goma en RDC

À Goma, une ville à l’Est de la RDC, vient de surgir le « Mugo », une forte drogue à base, semble-t-il, des os du squelette humain et « efficacement » celui des albinos. Une pratique barbare proche de l’endocannibalisme funéraire qui constitue un danger permanent.

L »ONG américaine, International Rescue Committee, avait chiffré à 5,4 millions de morts le bilan des combats au Kivu sur la période 1998-2007. Depuis lors, la situation ne s’est jamais améliorée. Par contre, le taux de mortalité s’accroit du jour au lendemain suite à une suite des guerres interminables qui touchent pour la plus part la province du Nord-Kivu. Difficile d’avoir un chiffre exact, mais les violences dans cette région de l’est du pays ont fait des centaines de morts et plongé dans le chaos les populations.

Selon cet article d’Afrique la Libre, tous les jours, depuis 2016, deux personnes sont tuées à Béni et Lubero. Bien que la ville de Goma ne soit pas directement concerné par ces massacres, on y signale aussi des cas de morts fréquents de suite soit d’une maladie, d’un assassinat cible ou même un accident de circulation. Les morgues de l’hôpital provincial et celle de l’hôpital militaire sont les plus fréquentées sur les cinq que compte la ville de Goma. La ville de Goma enterre ses morts aux cimetières de l’ITIG, Jolis bois, Gabiro, et pour les classes riches à Kanyamuhanga et Makao.

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Cimètières
Photo : Pixabay.com

Si dans les cimetières classe riche, il y a encore de la dignité, dans d’autres par contre, les morts ne reposent plus en paix. Si ce ne sont pas des tombes qui sont profanées, ce sont les vivants qui se disputent de l’espace avec les morts. La goutte d’eau qui vient déborder la vase, ce sont ces actions inhumaines familières au cannibalisme qui prennent de l’ampleur à Goma, la ville touristique de la RDC. En effet, certains jeunes insensés et sans scrupule déterrent les restes des corps humains, en tout cas pas pour des rituels traditionnels, mais pour en fabriquer une drogue poudrée qu’ils appellent « Mugo ». On n’est pas loin des faits constitutifs de l’infraction d’anthropophagie réprimée à l’article 62 du code pénal congolais ordinaire.

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Il est où l’humanisme ?

A Birere, le quartier le plus populaire et le plus chaud de la ville de Goma, plusieurs habitants s’accordent avoir déjà vu des jeunes du coin s’adonner à ces aberrations que moi-même je condamne. En plus, il y en a qui attestent avoir déjà consommé ce « Mugo » et qu’il devient plus efficace lorsque le squelette utilisé était celui d’un albinos.

 » J’habite à Kabutembo à côté des cimetières de l’ITIG. Très souvent avec mes amis, nous passons du temps à chercher de l’argent pour nous trouver à manger ou de quoi acheter de la drogue. Malheureusement certains de mes amis font des choses qui m’horrifient. Au fait, ils fabriquent une drogue qui s’appelle Mugo à base des os des squelettes humains « , m’a confié Trésor (Prénom d’emprunt).

Sans requérir l’anonymat, Muhindo m’a révélé, pour sa part, qu’il s’est impliqué dans cette activité car il n’arrive pas à se trouver de l’emploi malgré son diplôme d’État en techniques sociales.  » Si je ne gagne pas beaucoup dans la vente du Mugo c’est parce que mes clients insistent pour que je leur trouve les os des albinos pour que je sois bien payé. Mais le peu là m’aide à survivre quand-même car j’ai obtenu mon diplôme depuis 2011 et je suis au chômage depuis tout ce temps « , a-t-il dit

Je me demande du coup si l’insuffisance de la mélanine sur la peau des albinos aurait de l’impact sur leurs os aussi. Que les médecins, anatomistes et/ou dermatologues prennent du temps pour me répondre en commentaire.

L’être humain n’est-il pas en train de perdre son sens d’humanité ? Où est passé le respect dû aux morts ? C’est inacceptable, les vivants doivent du respect aux morts. Que les autorités s’investissent pour arrêter ces actes barbares, et sécuriser les cimetières pour permettre un repos paisible éternel à nos êtres chers.

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