Ruyange Jean-Fraterne

Développer son charisme, une clé cruciale du succès : illustration du parcours de Lumumba

Il nous arrive souvent de nous poser la question : « pourquoi je ne parviens pas à saisir telle ou telle autre opportunité ? » Je ne me rappelle plus qui a dit : « La latitude compte pour nous faire arriver à l’altitude. » Il est cette valeur qui fait que nous soyons diffèrent du vulgum pecus (commun des mortels) et qui nous donne la latitude d’obtenir ce que nous désirons : le charisme.

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Lumumba prononçant le discours de 30 Juin 1960
Photo via Wikimedia Commons, image libre de droits

Par Jean-Fraterne Ruyange

D’aucuns considère le charisme comme un pouvoir surnaturel ou mystique, parce qu’il confère à celui ou celle qui en est doté(e) le rayonnement. Cependant, il est autant possible de le cultiver que de l’acquérir en travaillant sur sa personne.

Avant d’exposer une courte doctrine sur la manière dont le charisme peut s’acquérir, il serait impérieux de donner l’illustration du parcours de Patrice-Eméry Lumuba, héros national de la République Démocratique du Congo.

Encore jeune, il fréquente déjà les cercles culturels de Léopoldville (future Kinshasa). Là, il va se construire une vision : libérer son peuple de l’emprise coloniale.

Il va se forger un discours qu’il va infléchir jusqu’à arriver à la formation en 1958 du Mouvement National Congolais (MNC). Son charisme est vite devenu une arme redoutable qui va l’imposer comme un intermédiaire incontournable dans le contexte de la décolonisation du Congo.

A l’époque, une légion d’hommes et de femmes condamnaient le colonialisme. Lumumba n’avait rien d’extraordinaire par rapport à ceux-ci. Toutefois, la précision de sa vision, la profondeur de son message émouvait sans détour les cœurs de ses compatriotes. Il était un homme persévérant qui ne doutait pas de sa vision, il avait une conviction inébranlable.

Lumumba savait bien tous les problèmes que traversaient ses compatriotes et il en a fait preuve dans son célèbre discours du 30 juin 1960. Il savait faire le choix entre les intérêts de son peuple et les intérêts des étrangers (notamment les Belges, les Américains…).

Chemin faisant, établissons le parallélisme entre le parcours du héros national Patrice-Eméry Lumumba et la petite doctrine sur le charisme.

D’après Robert Greene, dans son célèbre ouvrage Art de la séduction, il existe des ingrédients qui peuvent nous aider à accroître notre charisme. Il parle notamment de :

1. Avoir un projet

Les gens vous suivront d’instinct si vous leur faites croire que vous avez un plan, et que de ce fait, vous savez où vous allez. C’est le poumon même de la réussite de la lutte de Lumumba. Beaucoup des gens ont cru en lui à cause de la précision de sa vision.

2. Avoir le sens du mystère

Adoptez un langage fait avec autorité de telle sorte que l’on s’imagine que c’est une parole d’évangile ou une vérité ex catedra. Comme ce fut le cas pour Lumumba, sa parole était perçu comme le message de Moïse face au Pharaon, pour libérer les Israélites. Quand il parlait, les autorités coloniales Belges sentaient des effets.

3. Avoir confiance en soi

Il serait inconcevable de faire confiance à une personne qui doute en permanence. C’est là donc la clé même du charisme. C’est ce qui est encore plus intéressant chez Lumumba.

4. Savoir trancher

Le principe est « on ne peut pas plaire à tout le monde ». Même Jésus-Christ, l’homme le plus charismatique de l’histoire, n’a jamais fait l’unanimité. Lumumba aussi le savait très bien. Il savait faire le choix quand les intérêts de son peuple étaient opposés à ceux des partenaires extérieurs.

Ceci est-il valable pour toutes les situations que nous rencontrons dans notre vie ? Je ne l’affirme pas mais si cela peut nous permettre de saisir des opportunités de la vie et d’exceller sur différents plans, il en vaut la peine de le mettre en pratique tout de suite.


A mort Cupidon !

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Peinture Cupidon
Photo : Pixabay.com, réutilisation autorisée

Vénus est distraite
Aphrodite est morte
Valentin n’est qu’un mythe
Et toi tu te dispute les assiettes !

Tu devrais aller à la retraite
Pour ne pas troubler l’utopie de Cendrillon et Barbie
Laisse Picasso redonner l’éclat aux cœurs tristes
Halte! Ne te mêle pas des contes des fées de Walt Disney.

Dispenser l’amour, provoquer une alchimie magique
Voilà à quoi étaient destinées tes flèches empoisonnées, Cupidon,
Tu as rendu l’amour rare et monstrueux, ton bilan est catastrophique
En créant Valentin tu as été con, ce mec est un vrai bidon.

Il n’offre les cœurs sensuels qu’aux plus offrants
C’est aux enchères qu’il vend les histoires les plus romantiques
Jamais tu n’as su placer tes foutues flèches correctement
Et les vrais amoureux en payent le prix : Nostalgie, crise cardiaque.

Es-tu conscient de la pagaille que tu sème au milieu des gens :
Que des beaux yeux rougissent pour pleurer des voyous vauriens
Que pour des salopes s’effacent des sourires charmants
L’amour vire vers la calamité, tout ça de ta faute crétin.

« A mort Cupidon » Tel est le cri de tous ces célibataires anonymes
Qui joignent leur voix aux rimes enragées de mon poème
Et si cela n’est pas la solution, c’est en tous cas notre proposition
Car tu as sans doute failli à ta mission !
« A mort Cupidon!!!!!!!!!!!!! »

Par Jean-Fraterne RUYANGE


Safer Internet day : 3 routines pour être en sécurité sur Facebook

Facebook est le réseau social le plus utilisé au monde d’après ce classement de webmarketing. Cela est aussi valable chez les jeunes de Goma, une ville à l’Est de la République Démocratique du Congo. Autant le réseau présente d’avantages, autant il expose ses utilisateurs à plusieurs risques.

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Arsène Tungali, tenant le micro, explique les dangers qu’encourent les utilisateurs de Facebook.
Photo : BloGoma

Par Jean-Fraterne Ruyange

Faire du monde un village, cela est l’un des objectifs quasiment atteint par Facebook. Actuellement, je n’ai pas besoin de me rendre au village pour saluer ma grand-mère, nous le faisons tous les jours en ligne. Je n’ai pas non plus besoin d’allumer ma radio pour être à la pointe de l’actualité. Il suffit de me connecter sur Facebook pour avoir toutes les informations, des nouvelles qui font le buzz aux « Habari Moto Moto », expression utilisée par les journalistes de Goma, signifiant « les scoops les plus récents et les plus chaud ».

C’est ainsi qu’à l’occasion du Safer Inernet day, Arsène Tungali, cofondateur de Rudi International, a partagé aux élèves et étudiants de Goma trois routines à apprivoiser pour se sécuriser sur Facebook.

1. « Traiter son mot de passe comme sa brosse à dents »

En disant cela, j’ai compris qu’il voulait dire que nous sommes appelé à traiter notre mot de passe de la manière la plus intime qui soit. Le mot de passe est personnel et son partage avec qui que ce soit est une aberration. C’est une absurdité sans fondement car cela nous expose à un danger futile qui n’allait pas exister si et seulement si nous avons veillé à ce petit astuce. En plus du caractère intime auquel nous devons soumettre notre Mot de passe, nous devons aussi le modifier régulièrement. Ceci permet de prévenir les dangers qui subviendrait si votre mot de passe venait à être piraté.

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Elèves et étudiants prenant part à l’exposé d’Arsène Tungali à l’occasion du Safer Internet day Photo : BloGoma

2. Revoir régulièrement ses paramètres de configuration

En revoyant nos paramètres de configuration régulièrement, nous pouvons décider deux choses :

Qui peut publier sur notre mur : cet astuce nous permet de veiller sur le contenu des publication qui apparaissent sur notre mur. Est-ce conforme à nos convictions ? Sommes-nous à l’aise en le voyant ? Ne va-t-il pas importuner nos followers ? A part ces questions, Facebook fixe aussi ses conditions d’utilisation qu’il ne faut pas violer.

Qui peut voir nos publications : cette astuce nous permet de cibler l’audience qui aura accès à nos publications (photos, vidéos, textes, statuts, informations personnelles…). Créer des listes d’amis est donc incontournable. Mais comment le faire ? La réponse dans cet article de Facebook.

3. Lutter contre l’embarras

Voici alors ce qui est le plus important : se sentir libre d’agir pour assurer sa propre sécurité. Tu dois te fixer une ligne de conduite qui sera imposable à tous tes amis Facebook. Nul d’entre eux ne doit aller à l’encontre de cette ligne de conduite.

S’il y en a de tes amis qui publient sur ton mur des images, vidéos ou textes non conformes à ta ligne de conduite et que cela t’embarrasse, sens-toi libre de les retirer de ta liste d’amis. L’image que donne ton mur Facebook reflète aussi ce que tu es.

Ne te dis pas « celui-ci c’est un ami au quartier ou un oncle ou cousin, je ne dois pas le retirer de ma liste d’amis ». Rappelle-toi une chose : un ami au quartier est différent d’un ami sur Facebook. Ne le laisse donc pas t’embarrasser.


La disgrâce du héros

Marc (nom d’emprunt) était passionné par la vie militaire depuis sa tendre enfance. Il passait la plupart de son temps à fantasmer sur des films d’actions hollywoodiens montrant des scènes guerres. De Schwarznegger à Chuck Norris, en passant par Stallone, Bruce Willis,… c’étaient là les vedettes de son enfance.

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Laurent-Désiré Kabila et ses Kadogo
Photo: Médias Congo, réutilisation autorisée

Par Jean-Fraterne Ruyange

Son rêve a toujours été d’intégrer l’armée pour défendre l’intégrité territoriale de son pays, le Zaïre, et participer à la construction de la paix. A l’époque, ces deux motivations étaient illusoires car avant de combattre pour la paix, il fallait combattre contre la dictature.

Les années de gloire

C’est ainsi, qu’en 1995, il a intégré l’AFDL, la rébellion qui a renversé Mobutu, alors qu’il n’avait que 14 ans. Avec tant d’autres KADOGO (enfants soldats en swahili), Marc a combattu vaillamment de victoire en victoire, contre le régime dictatorial. Sa joie était immense, la fierté débordée son ame en se voyant porter l’uniforme de la vigueur et de la bravoure.

Entre 1996 et 1997, Marc parcourut plus de 1500km à pieds, soit de Fizi (dans la province du Sud-Kivu) à Kinshasa, en passant par le Nord-Kivu, le Maniema, la province Orientale et l’Équateur. Une fois dans la capitale congolaise, c’était mission accomplie, c’était la victoire ultime des combattants du peuple. La lueur de la démocratie surgit, l’espoir d’un lendemain radieux survint.

Mais comme on le dit souvent, et d’ailleurs c’est bien évident, « les bonnes choses ne durent pas longtemps. » Le 16 janvier 2001, celui qui a su combattre la dictature, celui qui a redoré le blason de toute une nation, celui qui a redonné l’espoir à toute un peuple, le  Mzée comme on aimait l’appelait, fut assassiné…

Laurent-Désiré Kabila est mort. La gaieté du peuple congolais s’est envolé, la lutte on ne peut plus périlleuse qui a vu une participation combien nombreuse des KADOGO s’assombrit. C’était le chaos total, c’était le désespoir, un revers qui affecta les Congolais aux quatre coins du pays. L’armée fut sujette à des défections, les rebellions naquirent, le bout du tunnel s’éloigna de plusieurs lieux.

La misère apprivoisée

Marc a vécu son rêve le plus fou encore adolescent. Il s’est fait enrôler, il a combattu et il a vaincu. Désormais, il a 19 ans et tout semble s’envoler. L’officier qui était au commandement de son bataillon a rejoint une rébellion avec ses hommes. Marc fut l’une des rares têtes ne l’ayant pas suivi, soucieux de rester au  » service de la nation « .

Il a donc été attaché à un autre bataillon mais il perdit tout enthousiasme envers l’armée. Plus de cause noble pour laquelle se battre avec ardeur, plus de salaire ni d’encadrement pour les hommes en uniforme. Le film de sa vie s’est brutalement transformé en une répugnante scène suscitant remords et culpabilité chez l’homme qui voyait naître en lui un héros de patrie.

Plusieurs guerres, plusieurs batailles se succédèrent où il ne combattait que pour sa survie et Marc s’en sortait toujours un seul morceau. Son courage et sa force ne se sont pourtant jamais vu récompenser à leur juste valeur. Lui qui a participer à « la guerre de libération », lui dont le rêve était de combattre pour l’intégrité, la stabilité et la paix dans son pays, il se retrouve aujourd’hui domestique(valet) dans la maison d’un colonel avec comme mission : faire la vaisselle, balayer la cour, faire le ménage, cuisiner et puiser de l’eau pour son supérieur.


Kargasok : une légende chinoise qui tue la jeunesse de Goma

« Depuis l’antiquité, l’homme a pressé les raisins pour en recueillir du jus. La fermentation naturelle, due à l’action de levures présentes dans le moût a transformé le sucre en alcool et en gaz carbonique. Le gaz s’échappant de lui-même, il en est resté le jus alcoolisé. Ainsi naquit le vin. » – Gérard Gosselin

Ma mère est parmi les premières personnes à être tombées sous le charme du Kargasok, à Goma. Je ne sais plus en quelle année elle a commencé à en fabriquer, mais je me souviens quand même que cela remonte à ma petite enfance. A l’époque, c’était une « merveille » inconnue du grand public. Elle en fabriquait pour une consommation domestique familiale. Elle n’en vendait pas, et même si elle pouvait en vendre, je suis sûr qu’elle ne pouvait pas avoir des clients à cette époque-là. Mais, d’abord, c’est quoi le Kargasok ?

Une légende ?

Le Kargasok est un jus alcoolisé obtenu à partir d’un champignon du thé dit « Kombucha », un mot russe signifiant littéralement « algue de thé ». D’après le site eBay, où il est possible d’acheter le fongus via internet, ce jus serait originaire de la Chine. Ici, sa consommation a vu le jour deux siècles avant notre temps et on l’appelait « élixir d’immortalité ».

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Un verre de Kargasok

Il a revêtu plusieurs noms à travers les âges et les pays où il a été importé. En Russie on l’appelait « fontaine de jouvence », au Japon « champignon des héros », sous d’autres cieux « champignon miracle » ou encore « champignon de charité »…

Si le Kargasok a toujours été prisé, c’est suite à une liste exhaustive des maladies qu’il soignerait qu’il a connu son essor. Sa préparation requiert une si grande vigilance ainsi que plusieurs exigences. Même si le Kargasok est considéré comme étant une boisson miraculeuse et bénéfique pour l’organisme, ses bienfaits ne sont traduits qu’en simples témoignages des personnes qui l’ont consommé et qui, dès lors, ont retrouvé la forme et la santé.

Cependant, en essayant de creuser dans mes recherches, je ne suis tombé sur aucune étude approfondie sur le Kargasok en termes d’efficacité, à proprement parler, sur la régulation du système immunitaire. Si quelqu’un peut m’orienter dans ce sens, merci de me laisser un commentaire.

Comment le Kargasok tuerait la jeunesse de Goma ?

Cette dernière décennie, le thé mystérieux a été mis à nu. Il a tellement affolé toute la population gomatracienne qu’il s’est retrouvé commercialisé à tous les coins de rue. Les commerçants ont attribué au Kargasok d’autres vertus, oubliées dans la légende chinoise, dont celle d’aphrodisiaque et d’apéritif pour accroître leur clientèle.

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Fongus servant à fermenter le Kargasok

Ce marketing a été payant et a envoûté simultanément la curiosité et la soif de plusieurs jeunes. Pour ne pas perdre leur clientèle déjà conquise, les commerçants ont dû modifié la formule traditionnelle du Kombucha. Actuellement, à Goma, pour sa préparation, les commerçants font intervenir plusieurs roueries : des noyaux d’avocats aux racines d’arbres en passant par des stupéfiants et drogues, dont le cannabis.

De « fontaine de jouvence » à « fontaine d’indécence », le Kargasok a fait des victimes parmi les jeunes, sous l’œil indifférent des autorités politico-administratives. Alors que l’OCC (Office Congolais de Contrôle) a émis des doutes sur ce jus car ne provenant d’aucun fruit et n’étant pas un médicament prouvé scientifiquement, sa consommation n’est soumise à aucune réglementation.