Ce que les années 2010, décennie de la désillusion, ont appris aux internautes

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Ce que les années 2010, décennie de la désillusion, ont appris aux internautes

La décennie que nous venons d’achever a été qualifiée de décennie de la désillusion par je ne sais qui – mais pas à tort.  Au cours de cette décennie, nous avons assisté à une digitalisation profonde, mais aussi à la désillusion face à la transformation technologique. Alors que la capacité de communication a proliféré, Internet n’a pas répondu aux attentes de libéralisation sociale qui y étaient autrefois associées. Au contraire, il s’est avéré être un instrument qui favorise plutôt le contrôle étatique totalitaire, la censure et la surveillance.
2010 à 2020 c'était la décennie de la désillusion sur le. Mais que pouvons-nous retenir de la digitalisation profonde à la quelle nous avons assisté au courant de cette période?
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1. L’internet fait peur aux gouvernants

Beaucoup plus proche de la RDC, l’internet a favorisé des violations graves de la liberté d’expression. En Ouganda par exemple, l’État impose le paiement d’une taxe journalière par utilisateur pour avoir accès aux réseaux sociaux. Non loin, en Tanzanie, pour gérer un blog ou une chaine YouTube, il faut préalablement l’enregistrer auprès des autorités étatiques, moyennant paiement d’une taxe. Mais le comble se situe sans doute chez nous : le gouvernement de notre pays est, quant à lui, allé jusqu’à arrêter activistes et journalistes suite à leurs publications sur les réseaux sociaux. Comme aux Etats-Unis, l’internet a favorisé également le contrôle totalitaire des entreprises sur le continent noir.

Toutes ces manœuvres gouvernementales ne visent qu’un seul et même objectif : restreindre la liberté d’expression des populations car l’internet s’est avéré être une zone libre d’expression où tout peut être critiqué, tout peut être mis en question, tout peut être exposé.

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2. L’Internet nuit à notre vie privée en nous surveillant

La dernière décennie n’a vu aucune limite dans les scandales mettant en évidence le fait que la vie privée à l’ère d’Internet n’existe pas réellement. Que nous parlions de transporteurs sans fil vendant vos données de localisation quotidiennes, ou de cadres incompétents laissant les données des consommateurs ouvertement exposées sur le cloud, la dernière décennie a été un désastre pour nos informations privées et nos données personnelles.

Au cours des dix dernières années, nous, internautes, avons perdu espoir dans la gouvernance de l’internet, en réalisant que nous étions surveillés. Tant de choses que nous croyions vraies au début de la décennie se sont avérées fausses depuis – ou du moins, beaucoup plus compliquées qu’elles ne le paraissaient autrefois.

3. Mieux vaut un internet ancien et stupide pour plus de confidentialité

À la fin des années 1990, les évangélistes de « l’Internet des objets » annonçaient régulièrement un avenir hyperconnecté, où tout, de votre réfrigérateur à votre bouilloire, serait connecté à Internet. Le résultat final promis était une commodité sans précédent et un avenir contribuant à une existence plus simple et plus efficace.

Cependant, l’absence de toute protection significative de la vie privée ou de la sécurité a rapidement ruiné la partie. Tout au long de la décennie, il est apparu que tout, de votre téléviseur « intelligent » à la poupée Barbie compatible Wi-Fi de votre enfant, était facilement piratable, ce qui montre que le choix le plus intelligent est souvent une technologie plus ancienne et plus stupide.

En conclusion, la décennie nous a montré que la notion de confidentialité était obsolète sur Internet. En dépit de cela, des enquêtes ont abouti à de nombreux appels à l’action sous d’autres cieux, comme aux États-Unis par exemple. Cependant, à ce jour, personne n’a en fait levé le petit doigt pour arrêter la pratique ou forcer la suppression de dizaines d’années de nos données de localisation quotidiennes.

Une partie du problème est que les gouvernants décident unilatéralement sans associer les autres parties prenantes. Les télécoms bénéficient d’une infime fraction des ressources régulatrices de la confidentialité mais exposent les utilisateurs car la plupart de nos États ne disposent toujours d’aucune loi significative sur la confidentialité pour l’ère Internet. Alors que des efforts sont en cours pour changer cela de la part des jeunes interprofessionnels, il me semble que les gouvernements africains, à leur tour, travaillent dur pour garantir que ce statu quo dysfonctionnel ne change jamais.

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