Ruyange Jean-Fraterne

Lettre ouverte au Premier ministre de la RDC : « mon passeport est valide »

Monsieur le Premier ministre, de prime abord, je tiens à m’excuser car je vous écris sans savoir à qui je m’adresse exactement. Je l’avoue, depuis le départ de  l’ex-Premier ministre (Matata Ponyo), qui a démissionné en novembre 2016, je ne sais pas vraiment qui est notre actuel Premier ministre. Je m’imagine cependant que nous devons en avoir un, voilà pourquoi je vous écris.

Par Jean-Fraterne Ruyange

J’espère que mes compatriotes me comprendront et qu’ils ne me jugeront pas négativement car ce n’est pas de ma faute si j’ignore le nom ou la fonction de tel ou tel autre autorité politique du pays. Je n’y suis vraiment pour rien, pour tout dire je ne me rappelle même plus combien de gouvernements nous avons eu depuis 2006. Dans ma tête, il y a juste des noms qui reviennent comme Badibanga, Tshibala, Minaku, Otundu, Mende, Boshab, Toto, Kanku, Mwamba… et tous ces noms ont occupé presque tous les postes qui existent au pouvoir, il m’est donc difficile de savoir lequel ils occupent aujourd’hui.

Ma lettre ne respecte pas les règles de rédaction, j’en suis conscient, mais tel n’est pas ma préoccupation. Ce qui me préoccupe, comme beaucoup de Congolais, c’est la décision du gouvernement -dont vous êtes le grand boss- en ce qui concerne les passeports des congolais. Pourquoi décider d’annuler les passeports encore valides de milliers de Congolais ? Des passeports nouveaux, semi biométriques, qui ont été délivrés il y a à peine deux ans, et qui plus est, coûtent très cher. La forme de ma lettre importe peu car nous n’avons pas besoin d’une introduction, d’un développement ou d’une synthèse pour comprendre que votre décision n’a pas été bien accueillie par les Congolais.

Vous avez personnellement été témoin du mécontentement du peuple et de son acharnement pour faire annuler cette décision, mais, par surprise, vous avez ajouté l’insulte au préjudice en essayant de vous défendre. Pire encore, ceux qui ont eu le courage d’exprimer leur désaccord en manifestant pacifiquement ont subi le sort que vous connaissez bien. Inutile de vous rappeler que la restriction de nos droits fondamentaux ne saura que nous mettre au pied du mur…

En quoi la reconnaissance ou non de nos passeports semi-biométriques par d’autres Etats (par exemple les Etats-Unis ou les Etats de l’espace Schengen) devrait conduire inéluctablement à leur invalidation s’ils sont encore à jour aujourd’hui ? En quoi les décisions d’un Etat tiers ou d’une quelconque organisation internationale primeraient-elles ? A quoi servirait votre diplomatie si une telle catastrophe arrivait à se produire ?

Et si nous devions obtempérer, où se situerait la souveraineté nationale que ne cesse de prôner votre gouvernement bien amusant – énervant – ? Allez-vous fléchir le genou face à cette ingérence qui ne dit pas son nom ? Pensez-y monsieur le Premier ministre.

L’autre sujet que je souhaite aborder et qu’il ne faut pas le taire, Excellence, concerne l’identité des enfants de Lumumba. Vous êtes sans ignorer que les Congolais n’ont pas d’autres pièces d’identité en dehors de leur passeport (mis à part les cartes d’électeurs qui, pourtant, sous d’autres cieux, n’ont jamais servi de pièce d’identité et ne peuvent, sous aucune forme, permettre aux congolais de vaquer librement à leurs occupations en dehors du pays). Vous êtes donc en train de faire de milliers de Congolais des sans-papiers. Pire encore, vous êtes en train de leur ôter leur identité.

Inutile d’évoquer l’état précaire du peuple congolais. Le citoyen moyen qui travaille à la fonction publique touche à peine 100 000 francs congolais, Excellence, ce qui est loin de 100$ US par mois. En plus de payer lui-même les frais de scolarisation de ses enfants – une des responsabilités auxquelles a renoncé votre gouvernement – il doit aussi nourrir sa famille.

Par ces exemples je ne fais que vous rappeler que le congolais moyen n’est pas à même de joindre les deux bouts à la fin du mois. D’ailleurs, on ne sait pas par quel miracle/magie il a pu acquérir son passeport semi-biométrique ! Et maintenant vous voulez l’en priver alors que ce passeport est encore valide ? Vraiment ?

Pourquoi vous acharnez-vous à rendre la vie si difficile aux Congolais ? Vous vous défendez en argumentant sur la modernité des passeports 100% biométriques et sur la garantie de sécurité qu’offriraient ces passeports. Sachez que nous ne sommes pas contre le progrès que vous cherchez à instaurer, nous ne sommes pas non plus contre la prétendue sécurité que vous prétextez vouloir nous donner. Rappelons ici que nous avons survécu en mode non biométrique depuis… si longtemps ! Est-ce vraiment en invalidant nos passeports semi-biométriques que seront résolus tous les problèmes d’insécurité au pays ? Rappelons aussi que dans plusieurs pays les passeports semi-biométriques ont cours légal à côté des passeports biométriques jusqu’à leur expiration.

Vous évoquerez sûrement l’innovation comme moyen de défense, alors, laissez-moi vous dire que la seule innovation dans cette décision c’est de nous obliger à payer deux passeports à la fois ! Parlons aussi du prix de ces fameux passeports biométriques, pourquoi est-il aussi élevé dans un pays où le pouvoir d’achat est quasi-inexistant ? Plus de 200 dollars. Oubliez-vous le calvaire du peuple congolais qui s’est alourdi à cause de la dépréciation de leur monnaie, qui continue à faire grimper dans les tours les devises étrangères ?

La seule façon de comprendre cette magouille c’est de savoir qu’en réalité c’est une autre forme de prolifération d’impôts et autres taxes… qui arnaquent le peuple congolais tous les jours. Comment expliquez-vous qu’en seulement dix ans, nous ayons eu quatre sortes différentes de passeports ? Est-ce normal ? C’est « sui generis » mais, hélas, nous sommes vendus vivants à ceux qui veulent des commissions.

En outre, s’il faut parler de validité, monsieur le Premier ministre, inutile de vous rappeler que c’est plutôt le mandat de votre gouvernement qui est invalide. Invalide depuis décembre 2016. Nous continuons à vous supporter à la tête du pays malgré toute cette pagaille dont nous sommes victime par votre faute. Jusqu’à quand comptez-vous abuser de notre patience ?

Monsieur le Premier ministre, si je vous écris, c’est parce que j’ai compris que cette affaire de passeports ne concerne pas uniquement le ministère des Affaires extérieures (qui a révélé cette décision). De l’économie au social, en passant par l’intérieur (sécurité), l’éducation… tous les domaines sont concernés. Sachez que les Congolais ne pourront pas digérer la décision d’annulation de leurs passeports, que ce soit pour le 14 octobre 2017 ou pour le 14 janvier 2018.

S’il ne vous revient pas d’annuler cette décision, faites que le concerné ressente cette urgence, parce qu’il me semble qu’il n’est pas informé du calvaire que vivent les Congolais. Vous êtes le chef du gouvernement, celui qui dirige donc l’action de nos ministres bien-aimés, agissez donc en conséquence, c’est à vous qu’il revient de ne pas réveiller les vieux démons qui  sommeillent dans l’exaspération des Congolais. En ce qui me concerne, « Mon passeport est valide » jusqu’à la date de son expiration.


Pour quoi nous nous habillons?

Plus d’une personne ne s’est jamais posé la question de savoir pourquoi nous devons porter des habits. Si vous vous posez cette question tout de suite, je suis sûr que vous n’aurez pas du coup la réponse. – Ceux qui viennent d’essayer sont d’accord avec moi, je suis sur. –

Pour la première fois, je propose des astuces sur mon blog. Le sujet que j’aborde ici semble un peu absurde et, certes, je ne prétends pas donner les réponses évidentes car la liste ci-dessous peut être aussi inachevée que variable d’une personne à une autre. Cependant, je pense avoir brossé les principales raisons qui nous font porter les habits.

1. Pour nous protéger

habits-esquimeauxS’habiller pour se protéger des éléments externes (Soleil, froid, chaleur, pluie) sans oublier qu’il y a aussi des piqûres d’insectes, des morsures etc…

C’est pratique de s’habiller mais n’exagérons pas l’aspect fonctionnel des vêtements. Par exemple, si on ne tenait compte que du froid le peuple de l’Équateur et des pays chauds traineraient nus avec un chapeau ou para-soleil presque toute l’année. En plus s’habiller affaiblit notre capacité naturelle de thermorégulation, selon ce que j’ai lu vraiment quelque part, malheureusement, je ne me souviens pas trop où.

2. Pour des raisons de « morale »

pudeurLes vêtements les plus importants restent ceux qui nous aident à cacher nos parties intimes pour éviter d’exciter la convoitise.La pudeur est sans doute l’élément le plus important qui nous pousse à nous vêtir mais quand on observe de près la réalité semble complexe. On dirait que nous nous cachons plus pour donner du prix en excitant le désir pour dévoiler plus tard.

D’où l’adage courant « les pierres les plus précieuses sont celles enfouies dans la profondeur des entrailles de la Terre. »

Ce que je retiens dans cela est que c’est pour envoyer un message du genre « Je cache quelque chose mais tu n’as pas le droit de voir ».

3. Pour nous orner

parureLe vêtement comme parure pour le corps, son origine se retrouve dans les trophées de chasse (La peau de léopard comme pour Mobutu, celle du crocodile pour le président Bobo – Juste pour rire, lol – , de loup ou du lion de Némée pour Hercule, de tigre etc…) que le chasseur porte en souvenir de sa victoire.

A ce rôle d’intimidation se rattache le besoin d’ajouter un petit plus au corps humain pour le perfectionner, en grandissant avec des talons hauts ou resserrant la taille pour les femmes ou en élargissant les épaules pour les hommes. Ces sont là tous des fantasmes qui vont s’inscrire dans l’inconscient collectifs jusqu’à ce qu’on en oublie le pourquoi de s’habiller.

4. Pour communiquer

jean-fraterne-ruyangeS’habiller véhicule un message, pour preuve il n’y a qu’à voir les banquiers. Personne n’est prêt à confier son argent à un nouveau banquier qui le reçoit dans son bureau en culotte et singlet !

Eh oui ! très souvent l’habit fait le moine.

Dis-moi comment tu es habillé, je te dirais qui tu es, du moins, je te dirais quelle impression tu me fais.
Une jeune femme en robe blanche et une voile aux yeux sous-entends la mariée ; un homme au barreau en toge noire garni d’une cravate blanche, un juge, magistrat ou avocat…

Maintenant que nous avons une idée générale sur  » pourquoi nous nous habillons « , que ça soit pour la protection, la parure ou le langage, tant mieux le faire en veillant sur la pudeur car c’est l’élément le plus important qui nous pousse à nous vêtir.

Par Jean-Fraterne RUYANGE


En RDC, les jeunes filles doivent se lancer à la conquête d’Internet

À Goma, une ville à l’Est de la République Démocratique du Congo, les NTIC n’ont jamais atteint leur âge d’or. Le taux de Congolais ayant accès à Internet étant trop bas (moins de 5%), n’incite pas la jeunesse à s’investir dans les NTIC, surtout les jeunes filles.

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Des jeunes filles en atelier sur les NTIC

Par Jean-Fraterne Ruyange

Selon les statistiques, le taux de pénétration internet en RDC nage entre 1 et 4%. Les raisons étant nombreuses, je ne vais pas m’y attarder, car elles varient aussi d’une personne à une autre. L’aspect qui me préoccupe le plus, cependant, c’est le côté lucratif que les Congolais n’exploitent pas. Monter une activité en ligne en RDC serait irraisonnable, alors que sous d’autres cieux, Internet est une source de revenu comme tant d’autres.

J’ai promis de ne pas m’attarder sur les causes de la non accessibilité des Congolais à Internet. A ce niveau, je présente plutôt un problème auquel se heurte même cette petite minorité qui y accède. Le problème n’est pas seulement celui lié à la liberté de l’expression, comme pourrait le décrier plus d’un, mais aussi celui du coût de l’internet même. (Si je parlais je parlais des causes, j’allais parler de la pauvreté.)

Les NTIC, une affaire d’hommes

C’est vraiment ce qui s’observe au pays. Je n’ai pas eu la chance de tomber sur les statistiques relatives mais c’est aussi visible à l’œil nu. Parler de l’Internet chez les femmes en RDC renvoie directement aux réseaux sociaux les plus basiques (Facebook, Instagram, WhatsApp).

Pour elles, l’internet c’est juste pour partager les photos, échanger leurs nouvelles de la journée, point barre. Le reste est une affaire d’hommes. Disons mieux, pour elles c’est une question de se voir et non de se faire entendre. Pour quelles raisons ? J’avoue, je l’ignore. Après que je me sois interrogé là-dessus, je me suis rendu compte que ces raisons seraient beaucoup plus culturelles qu’intellectuelles.

Notre société n’accorde pas à la femme assez de temps pour s’épanouir. S’occuper des travaux ménagers est son principal lot familial. C’est au niveau des raisons intellectuelles que la femme devient aussi responsable de cette situation : on dirait qu’elle ne veut jamais savoir pourquoi ni comment se connecter. – Je crois ne pas en vexer certaines –

Femmes, à vous l’Internet

Pour aider les femmes à conquérir l’Internet en tant qu’espace d’expression, Rudi international a lancé une série d’ateliers qui s’est étendue sur quatre mois pour encadrer une vingtaine des jeunes files de Goma en vue de les initier aux NTIC.

Pendant ces ateliers, il n’a pas été seulement question de leur apprendre comment jouir de leur liberté d’expression, mais aussi comment fonctionne l’Internet, car derrière l’écran de l’ordinateur comme du téléphone se passent beaucoup des choses, beaucoup d’aspects qui nous échappent.

Actuellement, plusieurs d’entre elles sont blogueuses, d’autres détiennent des comptes Twitter et que sais-je encore… En plus de pouvoir, désormais, s’exprimer et partager leur opinion, elles pourront aussi interagir avec le monde, voire même rentabiliser le temps qu’elles passeront sur Internet.


La Campagne « Speak » à Goma : enfin ils vont parler!

Du 21 au 23 Septembre 2017, la campagne « Speak » va donner la parole à plusieurs centaines des personnes à travers le monde qui n’ont pas l’occasion de se faire entendre. A Goma, elle sera aussi au rendez-vous.

Par Jean-Fraterne Ruyange

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#TogetherWeSpeak

La Campagne « Speak » à Goma

A Goma, une volcanique à l’Est de la république Démocratique du Congo, cette campagne sera au rendez-vous grâce à la Blogosphère Gomatracienne, #BloGoma, un groupe informel des blogueurs de cette ville, en partenariat avec le réseau des radios communautaires du Congo, CORACON en sigle, et le centre de formation en Anglais TOEFL Learning Center, dans son programme Brigde4Future2DRC.

Cette activité se tiendra le 23 septembre 2017 au Centre TOEFL, situé au sein du collège Professeur Midagu, non loin du campus Moïse de l’Université Libre des Pays des Grands Lacs. Les participants viendront des couches sociales variées: des femmes politiques aux enfants de la rue, en passant par les femmes vendeuses et les réfugiés en vue de débattre sur la meilleure façon de les aider à user de leur liberté d’expression efficacement.

Autour du thème « la majorité oubliée : Aider la masse à occuper l’espace civique », la campagne « Speak » à Goma vise à accorder un espace d’expression aux personnes et couches sociales qui n’ont pas la chance ou la possibilité de parler dans les médias traditionnels ou sur les réseaux sociaux.

La voix des sans voix : oui, mais sous quel mandat ?

Pour la Blogosphère Gomatracienne, il n’est pas question de profiter de cette campagne pour parler au nom des gens, comme le prétendent souvent ceux qui s’appellent « voix des sans voix ». Il sera plutôt, pour la #BloGoma, une occasion d’offrir un espace d’échange et de réflexion ou ces membres de la communauté locale parleront pour eux même, se faire entendre sans intermédiaire auto-proclamé.

Pour atteindre son objectif, la #BloGoma, avec le concours de ses partenaires va, à partir de ce 13 Septembre publier une série de 10 articles, en raison d’un article par jour, qui pourront être des portraits, des interviews, des petites vidéos prise à l’aide des téléphones mobiles, des expériences et/ou témoignages personnels et réflexions relatifs aux personnes qui n’ont accès ni aux médias traditionnels ni à internet. A cela s’ajoute des émissions qui seront diffusé par des radios membres de la CORACON.

Vous pouvez suivre la discussion en ligne grâce au Hahstag international #TogetherWeSpeak et le hashtag local #BloGoma


Technologie vs orthographe : La langue de Molière pervertie

Faire du monde un village, voilà le succès spectaculaire de l’essor technologique. Que nous soyons dans une même ville ou dans différents continents, nous avons la possibilité de nous parler sans nous rencontrer physiquement. Le virtuel a facilité la correspondance et, avouons-le, il l’a aussi frelaté.

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Un jeune accroc accroc aux réseaux sociaux

Jadis, une correspondance charmante

Notre génération n’a pas eu la chance de vivre ce moment où la correspondance était vénérée jusqu’à être l’un des piliers du romantisme. Pour faire la cour, il fallait sortir sa plus belle plume, recourir à la poésie la plus charmante de Hugo ou Lamartine, tenter les mots d’amour les plus envoutants… Avec autant d’astuces et précautions, pas l’ombre d’un doute que le dictionnaire soit le compagnon le plus proche à cette époque.

Et comme si cela ne suffisait pas, pour conquérir le ressenti du destinataire, il faillait parfumer sa lettre, l’expédier dans une enveloppe avec le dessin le plus fascinant qui soit et que sais-je encore. C’était l’apogée des lettres, la sacralisation de la parole. La séduction, tout comme la conviction d’ailleurs, reposaient sur une expression écrite bien soigné.

Même dans le monde professionnel, en plus de la richesse de son CV, une lettre de motivation manuscrite – écrit à la main – était impérative pour jauger les capacités d’un requérant à un poste quelconque. La parole valait son pesant d’or, elle était l’échelle de mesure de l’intelligence et du discernement.

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Et la technologie se révéla

Aujourd’hui tout va plus vite, la technologie a tout fait basculer. Des simples textos, aux posts sur les réseaux sociaux, il faut raccourcir son texte. Être le plus synthétique possible pour écrire peu et dire plus, tel est le secret de la correspondance technologique.

« 10 m3 ckil ta 10 kar gv l8 rmtr ca dmé » (Dis-moi ce qu’il t’a dit car je dois lui remettre ça demain) ; « 7×6 tu vi1 ojourd8 » (Cette fois-ci tu viens aujourd’hui) ; « tkt j’t kif » (T’inquiètes je te kiffe). Avec la contrainte de la page alphanumérique des téléphones portables et de certains réseaux sociaux comme Twitter, il faut apprendre à condenser les mots au mieux.

Les chiffres font désormais parti de l’alphabet et la communication est sans détour, cependant, l’orthographe est, quant à elle pervertie. Ses règles et ses principes sont outragés par les requis de l’écriture technologique.

L’orthographe est en péril, c’est vraiment mon constant car, dit-on, l’habitude est une seconde nature. Amputer les mots en y intégrant des chiffres conduira à la longue à l’oublie de l’orthographe correcte du français.

En RDC, le niveau du français est au rabais depuis longtemps chez les jeunes car ils ne lisent pas. Le phénomène « texto » est venu empiré les choses que cette situation devient inquiétant. Molière serait, sans doute, très agacé s’il assistait à cette mésaventure que la technologie fait subir à sa langue…